Controversation … La Vaccination

Mercredi 8 février 2017 à 20h30
Restaurant Françoise, Avignon

Soirée organisée dans le cadre des Controversations en partenariat avec Tous Chercheurs

Vaccination, choix ou obligation ??

Annick GUIMEZANES, immunologiste, chercheuse honoraire à l’Inserm. Centre d’immunologie de Marseille-Luminy – CIML (CNRS/AMU/Inserm)

Annick Guimezanes est titulaire d’une thèse d’État. Durant sa carrière de chercheuse en immunologie, elle a étudié la réponse immunitaire lors des rejets de greffes ou de tumeurs. Depuis 2009, elle participe à de nombreuses formations en immunologie pour les associations de malades,  et récemment à des formations sur la vaccination. Au sein du réseau ScienS’As (www.sciensas.fr), elle intervient à la demande d’associations pour une aide scientifique à leurs projets.

Annick Guimezanes a co-écrit avec Marion Mathieu le livre Vaccination : agression ou protection ? paru en 2015 aux éditions Le Muscadier.

Lorsqu’on parle vaccination, les premières questions concernent l’obligation de faire certains vaccins alors que d’autres sont seulement recommandés. Que répondre ? D’abord expliquerle fonctionnement du système immunitaire ce qui permet de rationaliser l’usage des vaccins.Ensuite passer en revue les questions qui fâchent : pourquoi certains vaccins sont obligatoires ? Est-ce que les vaccins recommandés sont vraiment importants ? Depuis 1964, tous les nouveaux vaccins sont recommandés, sans que l’on ait modifié le statut des obligations vaccinales historiques. Et l’on arrive au paradoxe que les maladies à vaccin obligatoire ont disparu des états occidentaux (à quoi bon se vacciner si la maladie n’existe plus ?) alors que certaines maladies à vaccination recommandée (coqueluche, rougeole,méningite…) sont encore présentes dans nos contrées avec quelquefois des conséquences graves.

 

Daniel LEVY-BRUHL, médecin épidémiologiste à Santé Publique France, l’Agence nationale de santé publique.

Médecin spécialisé en santé publique, Daniel LEVY-BRUHL a été consultant pour l’Organisation Mondiale de la Santé et l’Unicef dans le cadre de la mise en place du Programme élargi de vaccination. En 1986, il a rejoint le Centre International de l’Enfance et en 1997, il est devenu responsable de l’unité des maladies à prévention vaccinale de l’Institut de Veille sanitaire (Santé publique France). Cette unité a comme missions essentielles l’évaluation de l’impact épidémiologique et de la couverture vaccinale des vaccins intégrés dans le calendrier vaccinal. Elle apporte au Comité technique des vaccinations français l’expertise épidémiologique nécessaire à l’élaboration du calendrier vaccinal.

La vaccination est probablement l’action de santé publique la plus efficace. A l’exception de l’assainissement des eaux, aucune intervention n’a eu autant d’impact sur la réduction de la mortalité. Pourtant, elle fait l’objet d’une défiance croissante de la part du public en France et certaines couvertures vaccinales restent très insuffisantes voire diminuent. Or les vaccins qui sont aujourd’hui intégrés dans le calendrier vaccinal sont des vaccins pour lesquels la balance bénéfice/risque est tout à fait favorable. Les bénéfices sont médicaux (protection individuelle des sujets vaccinés) et épidémiologiques (par l’impact collectif sur la transmission des agents infectieux) et sont sans commune mesure avec les effets secondaires de ces vaccins, constitués essentiellement de réactions locales ou générales transitoires et bénignes. Redonner confiance à la population, troublée par des informations le plus souvent non validées qui circulent largement, en particulier sur les réseaux sociaux, est clairement un défi majeur des années à venir.

Animation : Isabelle HUAU, Café des Sciences Avignon