La ripisylve de la Barthelasse en danger …

L’île de la Barthelasse est la plus grande île fluviale d’Europe. C’est l’un des quartiers d’Avignon, son poumon vert. De l’autre côté du célèbre pont d’Avignon sur le Rhône. L’île de la Barthelasse est une zone inondable qui n’en reste pas moins un territoire très prisé des promeneurs, des agriculteurs… et de quelques espèces animales ravies d’y trouver un environnement naturel préservé.

Tandis que le fleuve charrie les bois morts amenés lors d’un épisode cévenol, tout ici n’est que calme : les herbiers du Rhône font d’étranges nénuphars, les jussies invasives des tapis amazoniens où s’égosillent les batraciens.
Dans le secret des roselières cohabitent hérons et échassiers.
Grands amateurs de saules et de peupliers au bois tendre, les castors sont présents tout au long du Rhône, et des traces de la loutre peuvent aussi être observées. Tout cela près d’un camping, d’exploitations agricoles, d’un barrage hydroélectrique et d’une ville ! (d’après Détour en France)

Des fragments de ripisylves médio européennes âgées et très matures existent sur l’ensemble du Vieux Rhône. La ripisylve de la Barthelasse constitue un territoire de chasse pour plusieurs espèces de chiroptères patrimoniales : Minioptère de Schreibers, Murin à oreilles échancrées (gîtes à Mornas et Caderousse), Molosse de Cestoni. Le Grand rhinolophe se reproduit potentiellement sur le site (Caderousse)…. (d’après Inventaire National du Patrimoine Naturel)

A la fin des années 1990, un projet de rénovation de cette digue a vu le jour.

L’anéantissement prévu de la ripisylve (forêt de berge) aurait en effet des conséquences funestes, puisqu’avec elle disparaîtrait le corridor écologique qui abrite plus d’une centaine d’espèces animales vulnérables et protégées par différentes lois et dispositifs nationaux et européens (la Barthelasse se trouve notamment dans une zone Natura 2000).

Voilà des années que le collectif SOS Barthelasse se bat pour que le futur chantier de mises aux normes de la digue de protection contre les inondations sur l’île n’entraîne pas la destruction de la ripisylve (végétation qui borde les milieux aquatiques) qui s’est constituée au fil du temps sur le vieil ouvrage. Le projet de confortement des digues et leur déboisement déboucheraient en effet sur la destruction de quelques 7000 arbres, mais également sur celle de l’habitat de nombreuses espèces protégées d’insectes, amphibiens, reptiles, oiseaux et autres mammifères qui occupent les lieux.

Le collectif propose d’ailleurs un dossier très complet et des solutions alternatives sur son site :
https://sites.google.com/view/sosbarthelasse/accueil
LE PROJET ALTERNATIF

Après des années de montage, le projet, qui contient une demande de dérogation pour la destruction de nombreuses espèces animales protégées, a été jugé recevable par les services de l’Etat. Il entre maintenant dans une phase décisive, puisqu’une enquête publique se déroulera, du jeudi 6 janvier 2022 à 9h au mercredi 9 février 2022 à midi.

Cette enquête vise à établir si, oui ou non, en fonction de tous les avis exprimés, il est d’utilité publique d’entreprendre de tels travaux.

Pour contribuer à l’enquête publique :

C’est très simple. Vous pouvez formuler vos observations et propositions (succinctement, ou de façon plus élaborée, pas de contrainte de taille ni de style) au choix :

Important : pour que votre contribution soit recevable, vous devez la rédiger entre le jeudi 6 janvier 2022 à 9h et le mercredi 9 février 2022 à midi