Nourrir la planète en 2050 – 11 avril 2012 – AVIGNON

« Pourra-t-on nourrir la planète

en 2050 ?»

Mercredi 11 avril 2012 20h30
Restaurant Françoise
6 rue du Général Leclerc

AVIGNON


Invités

Georges Courade, géographe, DR IRD et professeur à l’Iedes Paris 1
Cindy Morris, Directrice de Recherche, INRA, Unité de Recherche de Pathologie Végétale, Avignon


Depuis les débuts de l’humanité, l’alimentation est au cœur des préoccupations des sociétés humaines et la faim reste, aujourdhui, un problème planétaire.
Il y aurait près d’un milliard d’êtres humains sur 6-7 aujourd’hui qui sont sous-nutris (à 90% dans les campagnes du Sud). Qui sont-ils ? Pourquoi sont-ils dans cette situation ?

Il y aurait un autre milliard d’humains sur 6-7 en surpoids sur la planète. Pourquoi ?

Comment peut-on stopper la progression de cette sous-nutrition et de cette malnutrition ?

En 2050, Il y aura 9 milliards d’humains à nourrir dont 4 en Afrique et en Inde. Va-t-on vers une normalisation de leur consommation ou vers une alimentation encore plus diversifiée ? Vont-ils consommer plus de viande en suivant la voie chinoise du développement ? Faut-il inciter une bonne partie de l’humanité à demeurer végétarienne ? Aux inégalités de besoins répondent les inégalités de moyens. Il ne faut pas se masquer que des choix sociétaux s’imposent et que la recherche agronomique a été amenée, pour lutter contre la pauvreté paysanne, à proposer la révolution verte de la productivité à la rouge venue de Moscou.

Cette rencontre-débat doit permettre de faire le point sur les incertitudes et les risques, les choix et les contraintes qui pèsent dans tous les secteurs (sociétaux et économiques, fonciers et climatiques, technologiques et culturels) qui concourent à la sécurité alimentaire globale et individuelle dans 40 ans.

Pouvoir d’achat, potentialités, régulation par les prix ou les greniers, planification démographique, réseaux de distribution et de transport, diversification alimentaire, pouvoir des semenciers et des multinationales alimentaires, normes nutritionnelles et arbitraires culturels, concurrence inéquitable des agricultures Nord-Sud, choix de la recherche biotechnologique, défense des agricultures paysannes ou industrielles seront tour à tour évoqués. Il s’agit de comprendre la complexité et l’interdépendance des agricultures et de l’alimentation.

Un éclairage spécifique sera donné sur la révolution verte telle que pensée par Norman Borlaug au Cimmyt, ses présupposés et ses effets  indésirables, ses succès en Asie et ses échecs en Afrique pour se projeter en 2050. On entrera ainsi dans les paradoxes entre les besoins nutritionnels de l’être humain et les contraintes biologiques des plantes qui conduisent à un dilemme pour le sélectionneur.

L’augmentation de 50% des denrées alimentaires produites jugée nécessaire par les experts de la production agricole suffira-t-elle pour nourrir 9 milliards d’humains? Les rendements plafonnent aujourd’hui dans les principales régions productives. Doit-on  donc basculer dans le tout génétiquement modifié, l’intensification de la production familiale paysanne, la promotion des agricultures urbaines du Sud ou la colonisation des terres arables encore disponibles pour y arriver ? Autour du défi alimentaire se posent en fait d’innombrables questions de recherche : pourquoi si peu d’amélioration pour les plantes orphelines d’Afrique comme les mils  ou sur les pertes après récolte ?

La question alimentaire ne peut se comprendre que de manière pluridisciplinaire, systémique et civilisationnelle. Elle relève depuis toujours du domaine régalien et du régime de l’exception. Il n’en est pourtant rien aujourd’hui… Quel est donc le bon itinéraire pour 2050 ?


Ces questions et bien d’autres, vous pourrez les poser
à nos spécialistes au cours de cette soirée.

Ce café des sciences est organisé en partenariat avec l’Institut de Recherche pour le Développement IRD
http://www.ird.fr/

G. Courade Georges Courade

Géographe, DR IRD, Professeur à l’Iedes Paris 1

Bibliographie

cultures-sud       Afrique-Contemporaine    Afrique-des-idees-recues         Le-Desarroi-Camerounais      Le-Village-Camerounais
Culture Sud N°167, Une histoire de goûts  Nourriture, Culture et Littérature
Ed : Culturesfrance 01/11/2007
Afrique Contemporaine N° 217/2006 – Agriculture Familiales en Afrique Sub-Saharienne
Ed : De Boeck 19/06/2006
L’Afrique des idées reçues
Ed : Belin – Collection Mappemonde
12/05/2006
Le Désarroi Camerounais – L’épreuve de l’économie-monde
Collectif
Ed : Karthala
Collection Economie et Développement

04/04/2000
Le Village Camerounais à l’heure de l’ajustement
Ed : Karthala
01/09/1994
Cindy morris Cindy Morris

Directrtice de Recherche
Directrice de l’Unité de Pathologie Végétale de l’INRA d’Avignon où sont principalement étudiées les maladies des culture maraîchères.

Activités de recherche

Elle a reçu le 9 mai 2009 une distinction du Lyman Briggs College de l’Université d’Etat du Michigan.

Elle se consacre à  Pseudomonas syringae, bactérie responsable de la bactériose du melon. Après plusieurs années de recherche sur l’épidémiologie de cette maladie, ses recherches s’orientent vers l’écologie de cette bactérie en dehors des contextes strictement agricoles. Cette bactérie glacogène, pourrait jouer un rôle dans la formation de la pluie et la neige. Les résultats de ces travaux ont été publiés dans la revue Science en 2008.

A côté de ses activités de recherche, elle participe à des réflexions sur divers sujets. Récemment, elle a contribué à la rédaction  d’un article sur la nutrition humaine.


Nos soirées démarrent à 20h30 et se terminent vers 22h30. Le Restaurant Chez Françoise nous ouvre gracieusement ses portes. Il est possible de manger et boire avant ou pendant la soirée
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