Restaurant Françoise – 6 rue du Général Leclerc – Avignon
20h30 – 22h30
Entrée libre et gratuite
Nizaar Lallmahamood Psychologue Clinicien, service Oncologie Radiothérapie, Hôpital Tenon, Paris. Docteur en psychopathologie et psychanalyse, Centre de Recherche en Psychanalyse, Medecine et Société, CRPMS, Paris Diderot
L’annonce de la maladie grave provoque un séisme pour le patient. Malgré des années de recherches et de prise en charge, les représentations de la maladie, notamment le cancer, évoquent très (trop) souvent des représentations morbides. Le cancer ou plutôt les cancers devrions-nous dire viennent bousculer les assises narcissiques des patients, leurs représentations et leur rapport au temps. Les traitements (chirurgies, radiothérapies, chimiothérapies, immunothérapies, etc.) provoquent un autre séisme et nous remarquons de plus en plus que les patients souffrent physiquement et psychiquement de la prise en charge et que la pathologie en elle-même passe au second plan.
Les remaniements psychiques, les mécanismes de défenses, la projection dans un « autre monde » ou un nouveau « moi » que le patient découvre l’emmènent vers un ailleurs qu’il ne connaît pas, pourtant si familier et si étranger.
Claude Soutif médecin hospitalier au centre hospitalier d’Avignon retraité depuis 2011, spécialiste de néphrologie et santé publique.
J’ai en particulier participé à la pris en charge pendant mon activité professionnelle les insuffisants rénaux chroniques au stade pré«terminal» et «terminal» («terminal» signifiant le stade où sans moyens (dialyse ou transplantation rénale) permettant de faire le travail que le rein déficient ne peut plus faire, le malade ne peut pas survivre). Par ailleurs longtemps président de la structure d’hospitalisation à domicile d’Avignon et sa Région et toujours président du Comité Départemental d’éducation pour la Santé de Vaucluse, je suis très attentif à la question de la prise en compte global des patients non uniquement somatique (psychologique, sociale, environnementale) et à sa participation à toutes démarches de santé. Je suis très attaché à une médecine fondée sur des preuves qui doit être un des piliers de la décision médicale avec l’expérience du médecin et l’implication du patient (besoins, souhaits et préférences, vécu et expérience).
Aux différents stades de la maladies rénales les problèmes somatiques, psychologiques et sociaux se manifestent. Chez les patients en phase pré-dialytique les problèmes liés à l’annonce du diagnostic et du pronostic. Chez les patients en dialyse en dehors des manifestations purement somatiques de la maladie, les importants retentissements psychologiques et sociaux (perception du corps, conséquences des troubles somatiques, relation au temps, altération des relations sociales, problème de travail …) qui se conjuguent et s’entremêlent. Chez les patients greffés les troubles communs aux transplantés (organe étranger, peur du rejet…). Dans tous les cas le traitement n’est pas curatif, ne vise pas la guérison, mais substitutif avec aucun horizon de retour à un état antérieur.
Nous vous proposons d’échanger avec les intervenants autour des impacts des maladies graves et chroniques, des traitements et du « corps médical » sur le sujet malade.