« Histoire de virus, dernières découvertes »
Mercredi 13 novembre 2013 – 20h30
Restaurant Françoise
6 rue du Général Leclerc
AVIGNON
Jean-Michel Claverie est directeur du Laboratoire Information Génomique et Structurale (CNRS) à l’Institut de Microbiologie de la Méditerranée (Marseille). Il est également professeur à l’Université de la Méditerranée de l’École de médecine, chef de l’Institut Méditerranéen de Microbiologie (IFR-88), et membre du comité éditorial de reviewers de Science. C’est à L. Pasteur en France et R. Koch en Allemagne que l’on doit la découverte d’un grand nombre de bactéries. Mais ils constatent que le microscope, encore optique, ne suffit pas à expliquer l’ensemble des maladies transmissibles. C’est ainsi que pour la rage, Pasteur montre que l’on peut transmettre d’animal à animal (chez le lapin) un principe infectieux qui n’est pas visible au microscope. Ce principe infectieux est filtrable et même ultrafiltrable tout en conservant sa virulence, ce qui n’est pas le cas des bactéries. On donna à ces agents le nom d’ultravirus dérivé ensuite en virus. Il a fallu attendre l’invention du microscope électronique pour les visualiser et nous convaincre de leur existence. En 1957, André Lwoff (prix Nobel français) a donné une définition consensuelle du virus qui sert encore de référence. Pour lui, un virus a une petite taille (inférieure à 250 manomètres), ne possède qu’un type d’acide nucléique (ARN ou ADN), ne possède pas d’enzymes capables de produire de l’énergie, est incapable de se multiplier par division binaire et est un parasite intracellulaire obligatoire.
Cette définition amène une question, les virus sont-ils des êtres vivants ? Doit-on les considérer comme des microorganismes parasites obligatoires dont l’environnement a entraîné une réduction de leur taille et de leur génome ou bien comme une association de molécules parasites ?
Vivants ou pas, quelle est leur origine ? Si pour les virus à ADN on peut raisonnablement penser qu’ils dérivent d’une cellule ancestrale eucaryotes, qu’en est-il des virus à ARN ?
Le virus de la grippe ne possède que 10 gènes. Les virus géants (de la taille du micron) découverts récemment par notre invité et Chantal Abergel, en possèdent un nombre anormalement élevé (1000 chez Mimivirus et Megavirus chilensi, 2500 chez les Pandoravirus soit plus de 10% du nombre des gènes humaine – juillet 2013), dont les trois quarts ne ressemblent à rien de connu du reste du monde vivant. De plus, 94% de leurs protéines n’ont aucune homologie avec celles déjà répertoriées.
Ces découvertes peuvent-elles modifier notre connaissance globale de la biologie et de l’origine de la vie ? Peuvent-elles induire des innovations en matière biomédicale et biotechnologique ?
Autant de questions que nous aborderons avec notre intervenant et bien d’autres que vous pourrez poser à l’occasion de cette séance du café des sciences
Nos soirées démarrent à 20h30 et se terminent vers 22h30. Le Restaurant « Françoise » nous ouvre gracieusement ses portes. Il est possible de manger et boire avant ou pendant la soirée