Transhumanisme

Les rencontres du café des sciences et de l’Université d’Avignon

Le Café des Sciences SUD  et l’Université d’Avignon vous donnent rendez-vous pour une conférence qui portera sur le thème :

Transhumanisme
Par Anne-Laure Boch 

Jeudi 24 novembre 2016

18h à 20h

Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse
Campus Hannah Arendt

Site Sainte Marthe – Amphithéâtre AT01
74 rue Louis Pasteur, 84029 AVIGNON

Entrée libre & gratuite

(fermeture de l’université à 20h00)
L’Université et le Café des Sciences d’Avignon proposent, pour la huitième année consécutive,

  « Les rencontres du Café des Sciences et de l’Université d’Avignon »

Ces conférences s’inscrivent dans une démarche de vulgarisation scientifique adressées à un large public. A l’occasion de cette conférence, nous accueillerons :

Anne-Laure Boch :  Neurochirurgien des hôpitaux de Paris et docteur en philosophie

  Défini en 2002 par Nick Bostrom comme « un mouvement culturel et intellectuel qui affirme qu’il est possible et désirable d’améliorer fondamentalement la condition humaine par l’usage de la raison, en particulier en développant et diffusant largement les techniques visant à éliminer le vieillissement et à améliorer de manière significative les capacités intellectuelles, physiques et psychologiques de l’être humain », le transhumanisme est à la mode. Les thuriféraires des NBIC (Nanotechnology, Biotechnology, artificial Intelligence, Cognitive science) parlent d’une avancée majeure, une rupture inouïe vouée à révolutionner à court terme l’homme et la nature toute entière. Les organes usés par le vieillissement ou la maladie seront régénérés à l’infini et même augmentés par les nanotechnologies. Des neuroimplants décupleront nos facultés mentales, prélude à la connexion directe du cerveau à l’ordinateur et la création d’une « pensée hybride ». Dans le même temps, on pratiquera une sélection rigoureuse des embryons conçus par fécondation in vitro. Seuls les plus « performants » seront conservés et implantés (éventuellement dans un utérus artificiel), voire clonés, pour améliorer peu à peu l’espèce humaine. Au bout de tous ces progrès, ce sera « la mort de la mort ». Enfin ce surhomme immortel pourra s’arracher à la glaise terrestre et voler à la conquête de mondes nouveaux, la colonisation spatiale parachevant le rêve de devenir maître et possesseur de la nature.

  Le mouvement transhumaniste est loin d’être homogène. Ses divers courants se réfèrent à deux pôles, Californien (Max More, Moravec, Drexler, Kurzweil…), et Oxfordien (Bostrom, Sandberg…), qui partagent les mêmes objectifs : augmentation des performances humaines, physiques et intellectuelles, intelligence artificielle, immortalité, colonisation spatiale. Ils convergent sur l’idée d’une autotransformation nécessaire de l’homme pour affronter les défis de son histoire, selon une perspective millénariste aux relents gnostiques. Franchement technophiles, ils considèrent le développement technologique comme ne devant faire l’objet d’aucun frein. Ils sont proactifs et hostiles au principe de précaution. Ils s’appuient désormais sur des scientifiques de renom et des capitaines d’industrie (Google, Peter Thiel, université de la Singularité…), et déploient une communication spectaculaire. Grâce à ces soutiens, ils sont persuadés d’être près du but… ce qui n’empêche pas beaucoup de sympathisants d’avoir souscrit des contrats de cryogénisation, au cas où leur manqueraient les quelques années nécessaires à ce happy end qu’ils attendent avec ferveur !

   « De quoi le transhumanisme est-il le nom ? » se demande Franck Damour dans La Tentation transhumaniste. Cette question, nous nous la poserons ensemble, sans éluder les questions difficiles, sans verser dans l’apologie naïve ni l’opposition de principe. Nous essayerons de comprendre les ressorts d’un mouvement qui veut bouleverser nos modes d’être au monde, prétendument pour le meilleur mais peut-être aussi pour le pire.

Le Café des Sciences d’Avignon fait partie du réseau Culture Sciences Paca

http://www.culture-science-paca.org/